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Histoire du temple d’Autun
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Lors de la consécration du temple au culte protestant par monsieur le Pasteur Paul Bourguet, le 24 avril 1966, le Chanoine Grivot, chantre de la maîtrise d’Autun, écrivit sur notre Livre d’Or: « Ce temple était, voici quelques deux mille ans, poste-bastion avancé construit par les Romains, en même temps que la Porte St André qui fermait, avec trois autres portes, l’ancienne Cité d’Augustodunum , vestige gallo-romain ».
Au premier Siècle, la partie arrondie qui forme l’abside actuelle était une tour de fortification et de défense de la porte, qui permettait aussi de percevoir l’octroi. Les soldats romains y montaient la garde.
A partir de 4° Siècle et surtout l’Edit de Milan (313) de l’empereur Constantin, les persécutions contre les chrétiens cessèrent et ce n’est qu’au 13° siècle que St André devint une Église catholique.
Aux temps de la Réforme Saint André se distingua, comme Saint Jean :
Le curé de Saint André, Jean Vériet et celui de Saint Jean, Jean de la Coudrée, appartenant au chapitre de la cathédrale, devinrent protestants vers 1541 et professaient ouvertement, dès 1561, la « Nouvelle Doctrine protestante de Calvin » et l’enseignaient à leurs paroissiens. Ils furent excommuniés.
En 1562, tous deux furent ordonnés Ministres du Culte Protestant, c’est-à-dire pasteurs, au Synode provincial de Chalon sur Saône et devinrent Pasteurs de la communauté protestante d’Autun et environs. Le nombre de Protestants ne cessait pas de s’accroître dans les rangs de la Noblesse et de la Bourgeoisie.
Le « Temple de la Porte St André » était né. C’était le premier temple réformé de France.
Après les guerres de religion et la Révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV en 1685 ce fut à nouveau la célébration de la messe catholique.
Au 18° siècle, en 1791, l’Eglise fut fermée puis vendue en 1793. Elle servit alors d’habitation.
A partir de 1844, sur le conseil de Viollet le Duc les trois chapelles furent supprimées ; l’église fut louée à des particuliers, mais toujours pas de cérémonies religieuses.
Depuis 1960 la restauration de l’Edifice fut commencée par les monuments historiques à la demande de l’Eglise réformée du Creusot- Autun. Les travaux furent financés par les Monuments historiques, la Ville d’Autun et la paroisse suisse de Zurich qui assura l’aménagement intérieur et fondit la cloche.
L’évêché puis la Ville d’Autun, mirent la chapelle à la disposition des protestants.
Ce Temple protestant témoigne de la longue histoire du protestantisme bourguignon de 1561 à 1685, des siècles mouvementés, de la grande Foi de la Communauté Protestante locale qui œuvra pendant 6 ans, jusqu’au 24 avril 1966, jour de l’inauguration du « plus vieux temple protestant de France » avec la dédicace :
« Je me réjouis quand on me dit : allons à la maison de l’Eternel pour célébrer le nom de L’Eternel . » Psaume 122, versets 2 à 4.
Evolution architecturale et picturale :
Trois chapelles furent édifiées à côté de l’Eglise, à l’emplacement et au-delà du passage de la porte romaine qui était autrefois réservée uniquement pour le passage des piétons. Le mur de la chapelle fut percé de deux portes pour permettre de pénétrer dans ces chapelles supplémentaires.
Au 15° siècle au dessus du chœur s’élevait un clocher pointu, visible sur les gravures anciennes. les cloches et clochettes de son campanile tintaient de concert avec le Bourdon de la cathédrale répondant aux « 100 cloches du riche évêché »
Viollet le Duc fit abattre les trois chapelles dont l’une des portes est encore visible.
Pendant les travaux on découvrit les fresques du chœur, datant du 14° siècles et l’effet d’écho du chœur entre les deux piliers.
Aussi, le maire d’Autun, le docteur Baron, précisa-t-il, lors de l’inauguration :
« Ce chef d’œuvre d’acoustique est un symbole. A voix basse vos prières s’élancent vers le ciel ; de la base d’un pilier elles empruntent la courbe harmonieuse de l’arc et redescendent, exaucées, par le pilier d’en face. »
Etude des fresques représentant les 12 mois de l’année.